Recherche

Blog
Divers

Marcus Sörensen vs Damien Riat

Marcus Sörensen vs Damien RiatMarcus Sörensen vs Damien Riat
Quand Fribourg-Gottéron et le Lausanne HC se rencontrent, l’intensité est toujours au rendez-vous. Leurs attaquants partagent le goût du jeu bien fait et d’un bon vieux derby romand. Entre ambition brûlante, respect mutuel et attachement à leurs publics, Marcus Sörensen et Damien Riat se prêtent au jeu de l’interview croisée.

Marcus Sörensen a posé ses patins à Fribourg il y a trois ans, accompagné de sa belle tribu. À 33 ans, ce vétéran de la glace a trois enfants, chacun né dans un pays différent, au gré de ses engagements. Aujourd’hui, toute la famille a trouvé ses marques dans ce canton qui a su leur faire une place chaleureuse. En dehors de son domicile et de la BCF Arena, Marcus explore encore sa région d’adoption. Et avec son nouveau contrat de trois ans, il aura le temps d’apprendre le français… et, qui sait, d’offrir enfin le premier titre tant attendu à un public qu’il vénère.

Damien Riat, lui, défend les couleurs du Lausanne HC depuis quatre saisons et vient de prolonger son engagement jusqu’en 2030. Un bail qui le réjouit, car ses ambitions pour ce club sont élevées. Jeune papa, il savoure aussi le luxe de jouer près de chez lui. L’équilibre familial étant devenu un facteur clé de performance, on peut désormais viser les sommets sans sacrifier sa vie personnelle. Ces deux attaquants en ligne en sont la preuve vivante.

Ni geeks, ni accros aux écrans, les deux stars de la glace se concentrent sur l’essentiel : leur passion et leurs familles. Avec des stats qui parlent d’elles-mêmes. Ils sont tellement attachants qu’on aimerait qu’ils puissent tous deux décrocher le Graal. Mais ils le savent bien, sur la glace, pas de quartier. Seul demeure le respect pour un adversaire de haut niveau qu’on est fier d’affronter. Merci aux meilleurs ennemis pour cette interview croisée.

Cette dernière saison était incroyable d’intensité. Comment ça s’est passé pour chacun de vous ?

MARCUS (Fribourg-Gottéron) —Le début n’a pas été à la hauteur de nos attentes, mais après, on a enchaîné les victoires. Malheureusement, en demi-finale contre Lausanne, on a eu des blessés. C’était frustrant de s’arrêter là, mais on sait qu’on a les moyens d’aller plus loin la saison prochaine.

DAMIEN (LHC) —Super saison ! Assez déçu de la fin, mais on ne reste pas là-dessus. Ça nous a donné encore plus de motivation pour atteindre le Graal cette fois-ci. Il y a deux ans, qui aurait cru que j’allais vivre deux finales avec Lausanne et décrocher une médaille d’argent aux championnats du monde ?

Qu’est-ce qui rend votre rivalité si légendaire ?

DAMIEN—Un derby, ça n’a rien d’un match ordinaire. Les deux dernières demi-finales étaient contre Fribourg, et on sent que la tension monte d’un cran, autant sur la glace que dans les tribunes. Ce sont des matchs où on veut tout donner, il y a cette petite flamme qui te pousse encore plus loin.

MARCUS —C’est toujours assez physique, mais au final, ce sont les matchs qu’on aime jouer. Lausanne nous a battus deux fois aux play-off en demi-finale, cette année et l’année dernière. J’espère qu’on se retrouvera l’année prochaine et que, cette fois, on sera vainqueurs !

Que pensez-vous l’un de l’autre comme adversaire ?

MARCUS —J’aime beaucoup le jeu de Damien. C’est un vrai joueur offensif qui sait tout faire. C’est compliqué de l’éloigner, mais c’est fun de jouer contre les meilleurs.

DAMIEN —On ne se connaît pas personnellement, mais je respecte beaucoup Marcus. C’est un adversaire dangereux, qui nous force à élever notre niveau de jeu. Il y a une bonne raison à sa présence dans le championnat en tant qu’étranger.

Marcus, ça fait trois ans que tu vis à Fribourg avec ta famille. Comment ça se passe ?

MARCUS —Oui, c’est devenu notre deuxième maison. J’aime la ville, j’aime les gens. J’aimerais bien parler un peu mieux le français ! Mon fils va à l’école internationale et joue au foot à Marly. Ma grande va à l’école publique et, quand elle rentre, je ne comprends rien à ce qu’elle raconte !

Et toi, Damien, comment tu gères la vie de famille en tant que jeune papa ?

DAMIEN —C’est agréable d’être proche de la maison. C’était un choix familial quand j’ai signé pour cinq ans à Lausanne. Ma femme fait beaucoup de sacrifices pour apporter de la stabilité à notre vie de famille, je lui en suis super reconnaissant. Ça se passe bien grâce à elle.

La famille est importante dans vos carrières ?

MARCUS —Elle est devenue ma priorité. Je ne prends plus mes décisions seul. Pour l’instant, on adore Fribourg, tout le monde s’y sent bien et j’espère bien rester encore un peu.

Parlons supporters ! Marcus, que penses-tu des fans de Gottéron ?

MARCUS —Ce sont les meilleurs ! On m’en avait parlé avant que j’arrive, mais comme je venais de Stockholm, où les fans sont incroyables, je ne pensais pas trouver ce niveau d’engagement en Suisse. L’atmosphère pendant les matchs est fantastique.

Damien, quelle est la particularité des supporters du LHC ?

DAMIEN —À Lausanne, nos supporters répondent présents et sont à fond derrière nous, à chanter et à nous pousser à revenir au score, peu importe qu’on gagne ou qu’on perde. Pendant la dernière saison, on a eu beaucoup de monde tout le long. Et durant les play-off, c’était une atmosphère incroyable. On est comme une grande famille. Eux, ils nous poussent à leur façon et, nous, on leur rend en leur faisant vivre des émotions incroyables.

Comment ça se passe avec vos équipes, cette saison ?

MARCUS —Il y a eu beaucoup de changements, on verra. Mais j’ai un bon feeling avec des super gars qui rejoignent le groupe et des plus âgés aussi. Ça fera un bon mix, j’en suis sûr.

DAMIEN —On a un bon groupe, avec différentes nationalités. Ça parle toutes les langues, c’est très sympa. Il n’y a pas d’égoïsme dans cette équipe, que des gars qui veulent aller dans la même direction avec les mêmes objectifs.

Côté multimédia, vous êtes présents sur les réseaux sociaux ?

DAMIEN —Oui, j’essaie de communiquer régulièrement sur Instagram et Facebook, mais ce n’est pas si important. Je suis dessus pour avoir un contact avec le public. Attention, par contre, ça peut engendrer des problèmes : récemment, un faux compte a publié des messages en se faisant passer pour moi !

MARCUS —Pareil pour moi. Je ne poste pas beaucoup, mais je suis actif pour nos fans. Ça me permet aussi de rester en contact avec toutes les personnes que je connais, mais que je n’ai plus l’occasion de voir. Pour communiquer au quotidien avec mes proches, j’utilise plutôt Snapchat.

Vous regardez du sport à la télé en dehors du hockey ?

DAMIEN —Très peu, en fait. Les rencontres importantes en foot et un peu de tennis. Mais depuis que Federer est parti, je regarde beaucoup moins.

MARCUS —Moi, j’aime bien le foot et le golf, que je regarde sur Canal+, et le hockey sur MySports.

Et côté gaming, vous pratiquez un peu d’eSport?

DAMIEN —Alors là, ça doit faire sept ans que je n’ai plus touché une PlayStation ! Et aujourd’hui, avec ma petite, je n’ai vraiment plus le temps.

MARCUS —Non, pas du tout ! Je suis très peu devant les écrans en général. Le hockey, la famille, ça me prend déjà tout mon temps.

Quels sont vos objectifs pour cette saison ?

MARCUS —D’abord, faire connaissance avec notre nouvel entraîneur et découvrir sa stratégie. On veut tous être champion, mais pour l’instant, il faut se concentrer sur les premiers mois.

DAMIEN —On va vouloir chercher un titre en championnat et, un jour ou l’autre, soulever cette coupe, mais ça n’est pas à moi de le dire avant que le championnat ait commencé !